mercredi 20 juin 2007

friday 1st of june 2007, Sub 2 ...

8 commentaires:

brettsinclairofmarseille a dit…

Je suis souvent parti en voyage.
J’ai bu et mangé des choses incroyables, mes pieds foulés bien des montagnes , mais il y a un seul et unique endroit ou mon esprit est apaisé , il se nomme , joli mot sur mes lèvres , Subville.
Peu de personnes sont allés là -bas . Les billets sont comptés , seuls les férus , les gourmands et les curieux de la vie , peuvent en avoir.
On vous prévient au dernier moment , il faut être prêt.
On vient vous chercher juste devant chez vous , dans un drôle d’avion , un petit engin étrange , tout léger en forme de triangle , avec une bulle en verre sur le dessus.
Chaque passager trouve sa place sur les côtés . Comme une cordée, une équipe, le triangle volant , s’envole vers Subville. .
Ne me demander pas les continents traversés , vous êtes dans votre bulle de verre et le temps s’amuse pour vous , tantôt paresseux , tantôt marathonien , il défile devant vous , enrobé de sons subtiles.
Vous fermez un peu les yeux , votre arrivée est proche , vous les ouvrez , vous voilà posés.

Subville vous ouvre alors ses bras.

Des petites dunes de sable rouge, des rivières cristallines , une herbe parfumée , deux ou trois petites montagnes toutes frêles , une pincée de vivaces , des plateaux fleuris , de la neige épaisse , un savant mélange de paysages épurés mais sublimes. L’art de faire vivre toutes les saisons au même endroit . Délicieux secret des antagonistes , mettre en scène l’impensable , alliés des côtés opposés , harmoniser des pans inconnus , les rendre beau et tellement naturel en somme.
La puissance des couleurs , des parfums , enivre votre tête toute molle. A chaque pas , vous êtes transportés très loin , votre corps navigue entre le chaud et le froid , vous passez par des décors et des sensations si différentes , vous devenez surpris de votre propre « VOUS ». Cette facilité de changement vous fascine .
Vous voilà buvard ou bien éponge , vous captez tous , vous vous remplissez jusqu’au gavage.
Vous allez vous retourner , comme moi lors de mon premier voyage, vers vos compagnons . Ils seront eux aussi comme vous, bousculés par les évènements . Vous allez tous sourire et comme par magie , vous prendrez le même chemin , celui bordé de petites boîtes en fer pleines d’étoiles. Il vous emmène sur une grande chape de béton couleur fauve , c’est là que les amis du Grand Voyage , se retrouvent ,
Un violon puis une flûte , une harpe de fils d’or enroulée à une batterie endiablée , une guitare allongée sur un piano , les instruments viennent vous happer .
Cette musique rentre en vous . Vous dansez.
Sur les côtés d’autres cortèges se greffent à vous . C’est sans fioriture , que la fusion se fait.
La synergie des corps est naissante . Le moment est rare . Sachez le siroter et le déguster .
Un arc en ciel disparaît pour laisser place à un coucher du soleil couleur miel , une pluie fine , un léger brouillard , les éléments naturels se déchaînent pour vous ,
Subville trouble , bouscule , entrechoque et émerveille les sens ,

Votre départ peu maintenant être programmé , vous n’avez pas peur ni mal au ventre , une chose infime est changée , petite avancée encore fluette , mais réelle :

« Votre largesse d’esprit s’ouvre comme une fleur multicolore et magique. »

J’ai en moi cette fleur , elle devient plus belle à chaque voyage . Je caresse l’espoir d’une nouvelle escale , d’une nouvelle envolée , vers cet endroit magique , joli mot sur mes lèvres , Subville.

brettsinclairofmarseille a dit…

J’ai réuni mes idées et marqué en rouge les choses les plus importantes.

J’ai planifié mes dernières heures , j’ai rangé dans des boîtes ,les morceaux importants de mon cerveau et j’ai oublié les autres qui n’avaient pas grande importance.
Je vous ai placé mes empreintes sur de grandes feuilles blanches et j’ai souligné à l’encre de chine , les endroits les plus sensibles.
J’ai rempli mon parfum dans de belles fioles en verre , que j’ai posé sur la cheminée.
J’ai placé dans ma veste du Dimanche , la marron , dans la poche de droite, mes plus belles images .
J’ai entassé , la place me manquait , sur le confiturier , une liasse de souvenirs , les forts et les profonds, vous ne trouverez pas les médiocres , j’en ai fais un grand feu , j’avais froid ce matin.
Vous prendrez les bocaux dans la cuisine prêt de la litière du chat , j’ai réussi à enfermé mes histoires d’amour , j’ai tassé , mélangé , tout est rentré.
Sur le coussin du canapé , celui du boudoir , il y a bien une petite boîte toute ronde , agitez là de temps en temps , vous avez là mes rires .
J’ai aussi , sur la petite table basse en bois brun , laissé ma dernière bouteille de champagne , elle est ficelée avec des ruban de soie et elle renferme encore quelques gouttes de ma pudeur , le reste c’est éventé avec le temps.
Pour les larmes , cherchez en dessous de la vasque en porcelaine celle de la grande salle de bain du premier étage , un petit baril est posé sur une serviette bleue , mais ne vous attardez pas trop dessus .
Ma curiosité , elle m’a donné du mal , mais j’ai réussi à la mettre dans le chat en porcelaine de Chine , ébréché sur le devant , prés du confiturier , j’ai trouvé que mes yeux pouvaient être ceux de ce chat , et en plus ils sont éternellement ouverts.
Mes mots doux , j’en ai fait des tresses , elles pendent près des rideaux pourpres du fumoir , caressez-les quand vous passerez devant , j’ai même ajouté de petites clochettes , mes mots chanteront pour vous.
Mes colères aussi devaient être classées par ordre de grandeur , j’ai trouvé que les poupées Russes , celles du grand hall allaient à merveille , déplacez-les , des colères énormes peuvent devenir si menues avec le temps.
Je vous laisse mes heures creuses et mes ennuis dans le chaudron de cuivre posé sur le petit balcon côté Nord , on le vois pas trop , oubliez-le .
Mes jouissances et mes cris de joie , le saladier de cristal de Murano , avait la forme rêvée , fin sur le dessus et tellement bombé sur son socle .
Je pense que je vous ai donné le plus important de moi , mes doigts écrivent mais mon esprit est déjà loin . J’entends au loin , derrière les chaises en rotin du salon d’hiver , une fine mélodie venir vers moi , elle annonce le départ , mon départ.
J’embrasse le papier à lettre , en laissant la trace de mon dernier sourire , il est vif et puissant . Indélébile .
Je garde avec moi mes rêves , je voulais vous le dire dans un dernier élan d’écriture , ils sont trop nombreux et ils s’agitent trop , impossible de les ranger , ils remplissent mon estomac et ma nuque , je pars avec eux , ils sont si légers . Je ne suis pas contre de les partager avec vous , il suffira de vous mettre sur la grande terrasse , côté Sud , face à mer et de siffler , ils descendront droit sur vous ……………..-))

brettsinclairofmarseille a dit…

Je suis souvent absent, mais tellement présent…
Je vous regarde de loin ,rire et danser
Je sais capter vos ondes et dévoiler vos fantasmes.
Je sais vous mettre à nu et tatouer votre peau.
Je vous lance, des défis , des missions.
Je peux vous corriger et vous donner des cadeaux.
Je lance souvent le bal , vous me suivez .
Je suis vos oreilles et vos yeux ,
Je partage vos repas et vos jeux,
J’éclaire vos nuits noires ,
J’anime vos nuits blanches ,
Je suis ce que vous voulez que je sois ,
Je fais de vous ,ce que je veux .
Je peux vous transformer , vous modeler ,
Je vous singe , je m’adapte à vos ardeurs.


Je suis un SUBTOY…-).

Brett Sinclair of Marseille a dit…

Je connais une belle locomotive .
Elle vous guide , vous dirige vers le bien-être. Elle sait vous rendre beau et vous élever encore plus haut. Celle-ci est magnifique , elle plonge directement dans vos esprits et en retire que du bon , du chaud .
Elle se place prés de vous , reste immobile et vous observe en silence . Elle boit vos paroles , analyse vos gestes et planifie vos envies.
Elle sait ou mettre le doigt pour déclencher une cascade de plaisirs , elle allonge ses longs bras pour vous libérer vos craintes et placer un soleil au milieu de votre visage. Elle harmonise sans vous rendre compte des êtres qui ne devraient pas se rencontrer , elle fait naître des envies ou surgir des désirs inavoués . Elle peaufine les rencontres , elle vous place dans des bulles , elle rabote les angles , elle rend lisse nos idées pointues , elle jette des tornades de filets d’or pour mieux vous savourer . Elle sait doser vos réactions , elle éclaire vos idées sombres , elle est seulement magnifique.
Si vous croisez cette locomotive inutile de la mettre en cage , elle est si légère qu’elle vous coule entre les doigts. Ses ailes d’ange sont similaires à la queue du diable . Voyez-vous vraiment une différence ?
Elle capte les chaleurs , les parfums de chacun . Vous la voyez en chimiste ou bien en chercheuse , tantôt habillée de blanc , tantôt de rouge , elle s’habille à sa guise , elle se déguise .
Ne la cherchez pas , elle viendra vers vous s’il est sent du bon en vous. Elle ne perd pas son temps et se trompe rarement. Elle a sous ses jupons des recettes fabuleuses , qui donne l’eau à la bouche.
Vous devenez un wagon , vous suivez cette machine fumante , vous parcourez sans vous rendre compte des kilomètres interminables , vous descendez des falaises , vous plongez la tête la première dans des sphères infinies.
Si vous avez le bonheur de l’effleurer alors votre vie deviendra pimentée et riche. Elle ne vous lâchera pas , son esprit est trop fertile . Si cérébrale qu’elle vous tournera la tête , comme du bon vin , en douceur, sans douleur ni d’aigreur.
Cette locomotive n’a pas de gare attitrée , elle s’arrête quand le paysage est beau et qu’elle sent les passagers souriants ou à l’inverse bien tristes pour décharger leurs lourds bagages et alléger leurs petites épaules.
Qu’un certain dieu protège cette locomotive , qu’il place des rails sur toutes les belles collines et les endroits sombres.
Donnez à cette locomotive la puissance d’éclairer encore pour longtemps nos chemins ….



-« La locomotive de 8h30 rentre en gare , couloir « S » , ligne « U » , quai numéro « B » , préparez-vous à l’embarquement ! » -)

Brett Sinclair of Marseille a dit…

La monnaie de TA PIECE……..


Petite boule toute rouge posée sur une étagère. Deux morceaux de bois , une bassine d’eau froide, une bougie parfumée , un peu de lavande , un savon , je suis perché sur la cuvette des toilettes et je regarde ce spectacle silencieux se figer devant moi. Par la fenêtre le ciel est blanc , une moiteur fait couler de petites gouttes de sueur sur mes bras. Mes cheveux ne sont pas coiffés , ma peau n’est pas propre , Je erre dans cette petite pièce dans l’espoir de voir arriver une comète , une étoile , un bout de ficelle ,pour me ramener dehors. Je siffle., Je bave , je patauge dans l’eau des WC . J’entends la fuite du robinet et le pèse-personne , m’attire , je suis là depuis des heures , des années . Je me déteste comme je m’aime , je suis triste , comme heureux , mais je voudrais sortir , voir le soleil et sentir la mer . Je voudrais fouler le sable , manger une pomme ou bien boire un peu de limonade , rincer mon cerveau à l’eau claire et fatiguer mes lèvres sur une peau bien chaude , mais je suis là enfermé , dans une totale liberté spirituelle .
Je m’imagine des bruits. Je veux sentir tous les arômes du Maître glacier de la place du village et tous les manger. Je veux peintre sur toutes les toiles . Je veux patauger dans toutes les mares vaseuses , me gaver d’herbe ou bien boire le lait chaud en tirant sur les quatre pis d’une vache errante , mon corps n’a pas de retenue ,que celle du plomb et du plâtre que l’on à construit autour de moi.
Je suis blessé dans cette boîte en béton , je suis immobile face à la fenêtre , je voudrais mais je ne peux pas , mon désir est là , mes gestes sont ailleurs . Je peux mais je ne veux pas.
Placé ainsi, je vois défiler de belles images , des gens nus , des oiseaux , des étoiles filantes , mes yeux sont neufs , ils captent les moindres petites feuilles naissantes du grand chêne , le stress du chiot face à une guêpe et le frisson du soir sur le carrelage chaud de la cour.
De ma tour de contrôle je vois le monde défilé en marche arrière , je ne reconnais plus les saisons , elles me paraissent identiques , seule la puissance du soleil sur la faïence blanche dose les heures.
La baignoire me donne le mal de mer , je m’enroule dans le dévidoir à papier , charmant grand 8 pour petites puces .Le grand tapis de bain est un terrain de jeu fabuleux ou j’aime poser mes doigts .
Je suis là depuis si longtemps que mon propre volume à pris ses marques . Mes pas sont calculés , ma langue est sèche de ne pas parler , alors je danse , je crée des musiques sur la cadence des goûtes d’eau glissant sur la colonne du lavabo , je modère les fréquences en plaçant une éponge dessous, le son change , le silence est perturbé , puis je reviens à ma place.


Mais une chose étrange vient de se passer. Je viens de remarquer sur la porte toute blanche , un petit objet en fer vient d’y être posé. Je me lève sans faire de bruit. Je me glisse comme une vipère .
Je tremble , je pleure , je pousse des petits cris de détresse , mes jambes ne me tiennent plus , je tombe comme une masse sur le tapis de bain et dans cette chute vertigineuse , les morceaux de bois se cassent , entraînant la savonnette avec , la bougie parfumée ne résiste pas non plus au choc , balayant au passage la lavande et l’étagère n’écroule dans un bruit sourd libérant la boule rouge. Elle roule, sautille sur la baignoire , s’enroule sur le bidet et s’écrase sur cet objet mystérieux posé sur cette grande porte de bois .
J’ouvre les yeux doucement , encore tout tremblant , celle-ci est ouverte , l’objet en question devait être une poignée , la boule l’a ouverte , je sens l’air , mon bocal est cassé , j’ai froid.
Je reste allongé , je ne bouge que les bras , mon corps glisse sur le parquet , je me sens sauvé , je rampe comme je peux , je vais pouvoir savourer tous les parfums du Glacier et manger des kilos de pommes , je salive , je pleure de joie .
Je continue mon chemin comme un ver de terre , et j’entre dans une autre pièce , la lumière est vive , les couleurs sont changées , trop d’objets me sautent aux yeux , je voudrais avoir une arme pour me défendre , une flèche , une épée magique ou bien un casque , mais je suis à nu face à l’inconnu , alors je tâtonne , j’avance avec les battements de mon cœur , par secousses.
Mon ventre est tout froid , je suis sur un carrelage , une nappe gelée , je frisonne et la porte se referme.

Petite casserole rouge posée sur l’étagère. Deux couteaux , une grande marmite d’eau froide, un bouquet d’herbes de Provence, un peu de beurre , je suis perché sur l’évier et je regarde………-)))

Brett Sinclair of Marseille a dit…

Mystérieux équilibre….

Si précaire au début , chancelant par la suite , si évident maintenant.
Equilibre que je touche du bout des doigts , que je caresse plus longuement avec mes joues . Il me colle à la peau , du sur mesure , un pull à ma taille , ajusté au bon endroit .
Je le cherchais depuis si longtemps . Je pensais l’avoir trouvé mais je l’avais oublié et il est revenu en pleine lumière .Pour cela on est venu me chercher , on l’a posé sur mes épaules et il est descendu sur tout mon corps comme une cascade de confiture. Je le sens si chaud , si douillet , je ne veux pas le perdre alors je le serre fort , je le coince contre mon ventre pour sentir son souffle. Je le garde précieusement comme un cru exceptionnel , une friandise , une petite pépite , c’est bon , c’est fort .
Mon équilibre , je le place bien en vue . Je le quitte pas des yeux , je l’arrose , je le bichonne , je lui donne des cessions , des bouffées d’air frais pour le bomber encore plus . Je recherche encore les bouts manquants pour qu’il soit encore meilleur . Je lui brode de belles étoiles, je le colorie . Je lui cherche des reliefs . Je le rends plus fort . Je veux qu’il remplisse tous les pores de ma peau . En faire un tatouage indélébile ,pour la vie.
Je le ramasse , je le tasse et le malaxe , une pâte bien lisse , pour mieux le manger .
Je veux qu’il soit à la bonne température , encore plus succulent .
Ne m’enlevez pas cet équilibre , ne me faîtes pas boiter . Imaginez-moi des suites , procurez-moi des pulsions , amenez-moi plus haut , placez-moi dans un beau décors . Laissez-moi l’aimer , donnez-moi le goût de la liberté , de ma liberté .
Ne me privez pas de ces sentiments si puissants qui embaument mon quotidien . Plaquez le moi, cousez le , piquez à même ma chaire , je veux le sentir me brûler mes veines , le rendre vital comme l’eau et le feu.

Ne me laissez pas !. Appelez-moi ! Si je suis sourd puisez dans vos gestes , retardez ma chute , faites moi planer encore et encore . Gavez-moi de cette chance , apprenez-moi à respecter ce présent et marquez bien en pointillé les limites, pour ne pas aller trop loin ou le perdre à tout jamais.
Je vais le dessiner à la craie , puis à l’encre de Chine , faire un moule , une statue , le poser sur un chapiteau et méditer devant puis traduire dans toutes les langues, lui créer un mode d’emploi .

L’équilibre de l’amour….

J’ai retrouvé la vue
J’ai replacé les morceaux .
J’ai remanié mes cellules grises.
J’ai repeint mon intérieur.
J’ai repris mes marques.



Je suis devenu MOI.

-))

brettsinclairofmarseille a dit…

Mélanges…….


Dans une tasse une larme de lait se noie dans le café,
Un gobelet reçoit des pinceaux de toutes formes en donnant un arc-en-ciel
Les torchons et les serviettes tournoient dans un bac à linge,
Une bouche , mélange sans compter , les mots , les émotions,
Un lit renferme , des ombres et des odeurs ,
Un cerveau enferme des images , des sons et des couleurs,



Liaisons.
Combinaisons.
Mariages.
Alliages.


Tous ces éléments si différents , si éloignés , se retrouvent , se chevauchent, comme le poète manie les mots et par magie , il fait des rimes.
Le musicien façonne les notes , des croches , des noires et des blanches , sur son instrument , elles deviennent une mélodie .
Des corps encore inconnus , il y a une heure ,se touchent et l’harmonie corporelle explose.
Le dimanche soir , tous les aliments se retrouvent sur la table ou dans un grand plat de grès , bien malaxés , ils donneront un festin ……





Liaisons.
Combinaisons.
Mariages .
Alliages.


Osez -))

brettsinclairofmarseille a dit…

Ma différence….

J’ai souvent cherché le moment exact , celui qui à tout changé pour moi , mais je ne le trouve pas vraiment. Il y a un espace dans mon esprit qui reste sans cesse nuageux.
J’ai souvent repasser le film . J’ai essayé de raccorder les morceaux , les quelques brides qui restaient encore claires , pour constituer une trame , mon histoire , ma différence. J’ai passé bien des soirs à fermer les yeux , à serrer les poings , mais en vain , je n’arrive pas à mettre une date , un endroit précis .
Mon corps s’interdit à mettre en lumière ce triste « début », une autodéfense en quelque sorte. Je l’ai compris que bien plus tard , après une digestion difficile , un chapelet de hauts de cœurs , j’ai fini par avaler la pilule , à m’accommoder à ce goût âcre .
J’ai grandi , mes jambes sont devenues robustes , mes épaules plus larges . J’ai laissé mes yeux se remplirent de larmes , comme une bonne purge , j’ai pu enfin me tenir debout ,la tête haute.
Je me suis façonné comme j’ai pu .Je me suis regardé dans un miroir , des heures , comme si je me découvrais pour la première fois. Il a fallu que je m’apprenne à marcher , à contrôler mes mots et à mettre des petits pansements un peu partout , pour camoufler les crevasses. J’ai retouché comme le ferait un ébéniste pour une vieille table , les bords , la surface du bois , mais le bois était encore vert et maniable , tout était encore possible.
Le travail fût pénible , de longues années à chercher les bonnes couleurs , à remettre les choses en ordres . J’ai transpiré . Je me suis abîmé la voix , quand l’effort était trop pénible , je hurlais , je m’égosillais jusqu’à trouver le bon chemin.
Je travaillais en silence , par petites cessions pour ne pas trop me fatiguer. Souvent j’ai baissé les bras , la labeur était trop dure .Je ne trouvais pas le bout du tunnel un semblant de lumière ,une finalité.
J’ai regardé toutes les parties de mon corps , il fallait les remettre en marche, les caresser , les écouter et les soigner. Encore aujourd’hui le travail n’est pas encore terminé , le sera t-il vraiment un jour ?


J’ai appris à vivre avec cette différence . Je peux maintenant coller sur ma bouche de beaux soleils , mes yeux peuvent être grands ouverts à la vie , je n’ai plus peur , plus honte , je la hisse bien haut , au dessus de ma tête comme une auréole . Je n’irais pas jusqu’à dire que cette différence est une chance , mais elle m’aide à avancer , à me dire que je suis passé par bien des terrains boueux , que je ne peux pas aller plus bas. Qu’il y a du bon , du chaud , une fantastique envie de vivre au bout et que j’ai le droit d’y goûter .
Je le regarde quelques fois , « ce mangeur de vie » , de loin , car je ne pas encore m’y approcher complètement . Je ne lui dis plus de méchancetés , je ne peux même plus en inventer , j’en ai trop vomi , mais simplement je lui démontre , que cet oiseau blessé , privé de son bec et de ses griffes , continue son chemin , qu’il est plus long que les autres mais tellement plus riche aussi . J’ai tellement tournoyé avant de trouver une surface plane pour me poser. J’ai tellement transporté de minuscules petits bouts de bois pour me construire un nid , que je suis presque devenu un champion !


Je ne cherche plus le moment exact , celui qui à tout changé pour moi , il doit sans doute exister , mais je n’ai plus le temps , je vis pleinement , tout simplement.

-)))))))